

Dimanche dernier correspondait à la journée nationale des aidants. Les aidants sont ces gens, souvent parent, conjoint, sœur…qui accompagnent, aident et soutiennent un proche durablement malade, handicapé ou dépendant.
Au quotidien, ce sont des gens qui prennent en charge un enfant, un père, un frère souffrant et incapable d’accomplir les tâches élémentaires de la vie quotidienne. Qu’il s’agisse de se nourrir, de se laver, de s’habiller, d’entretenir son logement ou d’effectuer les démarches administratives, ces aidants sont présents et suppléent celle ou celui qui, trop vieux, trop malade, trop faible ou trop démuni, ne peut vivre sans le soutien de quelqu’un.
Dans une ville comme Noisy-le-Grand, les aidants sont nombreux, souvent seuls et démunis car pas préparés à affronter la maladie ou la détresse d’un de leur proche. A l’occasion de mes permanences d’élu, j’ai rencontré ces mères, ces sœurs, ces filles qui découvraient avec angoisse les complexités des démarches administratives, le plus souvent numériques, en même temps qu’elles devaient affronter la maladie de leur proche.
Certains de ces aidants s’entraident et se regroupent en associations. Au sein de celles-ci ils rencontrent des gens qui vivent la même « expérience » qu’eux, qui traversent les mêmes épreuves, qui rencontrent les mêmes difficultés. Ils peuvent aussi mener des combats communs et obtenir des institutions des avancées relatives à la situation des personnes dont elles ont la charge.

Mais, le plus souvent, le quotidien de ces aidants est d’être seul et au bord de l’épuisement. L’amour et l’affection qu’ils portent à leurs proches ne suffisent pas pour affronter ces situations.
Dans les sociétés rurales, dans nos villages, ceux de nos ancêtres, les gens vivaient moins longtemps et les solidarités familiales étaient plus fortes car les enfants ne partaient pas très loin. Aujourd’hui, les personnes très âgées et les personnes souffrant de handicap sont plus nombreuses et nous habitons en ville, souvent loin de nos parents ou grands-parents.
Dans une société qui change, l’action publique doit changer et les premiers signes de reconnaissance du statut d’aidant sont à saluer.
Au-delà de cette reconnaissance, Noisy-le-Grand doit offrir à ces aidants des moyens et du soutien. En matière de démarches administratives, il faut aider ces personnes à constituer les dossiers, les suivre et les renouveler. Une municipalité solidaire doit s’assurer que la prise en charge d’un membre de sa famille ne génère pas de dépenses non prise en charge. Une municipalité solidaire doit adapter son service public communal à la vie de ces aidants. Une municipalité solidaire doit connaître, recenser et soutenir ces personnes souvent seules et démunies. Une municipalité solidaire doit permettre aux aidant d’avoir un répit, de souffler, de se reposer tant cet accompagnement est épuisant.

Maire de Noisy-le-Grand, je convoquerai avant l’été 2020 une conférence communale des aidants, composée des services publics locaux et départementaux, des élus et, surtout, des associations solidaires en charge des personnes âgées, malades et handicapées afin de déterminer les conditions de prise en charge de celles et ceux qui aident aujourd’hui et dont nous ferons peut-être partie demain.
Offrir du répit, organiser des réseaux de solidarité, solliciter d’autres acteurs, d’autres dispositifs de prise en charge, écouter et partager dans un lieu identifié et chaleureux, voici ce que je veux offrir à nos aidants, celles et ceux qui consacrent une partie de leur vie à la vie d’un autre.